1re circonscription des Deux-Sèvres

Prise en charge du handicap dans notre société

Ayons le courage de dénoncer les 20 000 enfants qui n'ont pas pu faire leur rentrée scolaire en septembre 2023 et les quelques milliers d'autres qui n'ont eu que des réponses partielles, comme par exemple, une AESH partagée au lieu d'une AESH individuelle.

N'abandonnons pas les 8 000 personnes environ (quelques 7 000 adultes et 1 000 enfants) qui sont actuellement placés dans 230 structures en Belgique faute d'accueil en France.

Si il est vrai que la reconnaissance du handicap par la MDPH permet l'amélioration des conditions de vie, cette dernière est souvent longue à être donnée et ce délai laisse des parents esseulés face à des situations complexes.

Les professionnels en charge des diagnostiques sont débordés, les listes d'attente ne cessant de s'allonger.

D'ailleurs, obtenir cette reconnaissance de handicap n'assure pas l'accès à tous les  dispositifs auxquels les enfants peuvent prétendre, bien souvent par manque de moyens humains.

Lorsqu'enfin l'enfant obtient sa reconnaissance de handicap auprès de la MDPH, un autre combat se profile, celui de l'adaptation de sa scolarité.

Bien sûr d'énormes progrès ont été faits ces dix dernières années dans le milieu de l'inclusion scolaire, mais cela reste malheureusement bien insuffisant.

C'est pourquoi je propose un plan d'action en trois axes :

 

1- Formation des professionnels de l'enseignement.

A l'heure actuelle 25h de sensibilisation au handicap sont dispensées lors de la formation générale.

Ensuite, une formation de spécialisation est proposée aux enseignants souhaitant s'orienter vers la prise en charge des enfants en situation de handicap en milieu scolaire.

Formons dès le départ tous nos enseignants à l'adaptation scolaire afin que ces pédagogies différenciées profitent à l'ensemble de nos élèves.

Il n'est ici aucunement question de fermer les Ulis ou autres dispositifs mais de mettre les techniques d'adaptations au service de tous.

Transformons notre école ordinaire en une école extra-ordinaire !

2/ Reconnaissance des AESH.

Combien de fois tout au long de ma carrière ai-je pu dire à mes AESH combien elles comptaient pour moi, combien sans elles je ne pourrais pas mener mon travail à bien...

L'augmentation des enfants scolarisés a entraîné une hausse importante du recrutement des AESH (+42% depuis 2017). AESH qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, car les nouvelles modalités de contrat de travail ne permettent pas l'obtention d'un salaire décent. 98% sont en temps partiel imposé et gagnent environ 895 à 1100 euros.

De plus, depuis 2022 et l'instauration du pôle inclusif d'accompagnement localisé (PIAL), les AESH ne cessent de courir d'une école à l'autre et les élèves ne bénéficient plus de l'aide à laquelle ils ont droit.

Innovons en créant le corps des AESH dans la fonction publique.

Sans AESH, pas de H !

3/ Préparation des enfants en situation de handicap à une vie adulte autonome et épanouie.

Assurer l'avenir d'un enfant handicapé est une gageure. Tous les parents que j'ai pu rencontrer lors de ma carrière s'inquiètent de savoir ce que va devenir leur enfant lorsqu'eux-mêmes ne pourront plus s'occuper de lui.

La scolarité d'un enfant en situation de handicap est majoritairement plus courte que celle des autres enfants.

Il est donc important de questionner leurs centres d'intérêts en lien avec leur capacité dès que possible, afin de leur permettre de s'inscrire dans un projet professionnel valorisant et épanouissant.

Car à leur majorité c'est toute la structure de vie si durement établie qui se modifie à nouveau : mise en place de la protection juridique du majeur, assurance des ressources et du logement.

Si de nombreux progrès sont à noter pour l'accompagnement des familles vers la majorité et vers l'emploi, force est de constater que le logement est le parent pauvre de cette dynamique. Les habitats inclusifs ou adaptés sont souvent le fait des associations de parents.

L'Etat doit accompagner ses enfants sans distinction, tout le monde a le droit à un avenir.

Ne laissons personne au bord du chemin !

La prise en compte du handicap doit nous encourager à réinventer notre société pas seulement à l'adapter.

Tout ce qui sera fait servira à l'intérêt général.

Ayons le courage de rentrer en action !


Mme Virginie JULIARD
Candidat Reconquête! de la 1re circonscription des Deux-Sèvres